Chaque doigt avec un metier
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Chaque doigt avec un metier
Algérie. Le seul pays au monde où l’on distribue des couffins d’aide à une population qui ne compte pas de pauvres.
Allez ! Va comprendre !
Qui a dit que les Algériens, les hommes, sont des machos invétérés qui répugnent à certaines tâches que l’on assigne «habituellement» aux femmes ? C’est totalement ridicule ! Les hommes de mon pays accomplissent ces tâches-là admirablement. Il suffit juste de les mettre en contexte. Tenez ! Hier, en pleine rue, à la lisière d’une place fort fréquentée de la capitale, j’ai de mes yeux vu un homme cuisiner. En public. Et sans que cela provoque scandale, sans qu’il se fasse lapider ni étriper. L’homme, affublé d’un tablier très seyant, les cheveux et les ongles coupés ras, le visage rasé de frais, mitonnait amoureusement des boureks sur la place publique. Face à lui, des badauds en nombre le regardaient tout aussi amoureusement malaxer sa viande hachée, couper menu ses oignons, ses poivrons et ses herbes et concasser ses olives. D’une main alerte, habile et presque frêle, il saisissait une feuille de dioul, la plaçait bien à plat sur son espace de travail improvisé et s’employait à l’enduire délicatement, avec poésie, d’une fine couche d’huile d’olive dont la teinte verte révélait la noblesse. Et plus l’homme enduisait la feuille de dioul d’huile, plus l’assistance, composée exclusivement d’hommes, était captivée. J’ai même vu deux ou trois frères barbus fermer les yeux de plaisir, au bord de l’extase. Sur un petit réchaud décoré de jolis motifs fleuris, notre cuistot faisait à présent chauffer à feu doux de l’huile de cuisson versé doucement, par lampées afin de ne pas saisir la poêle, de ne pas la brusquer dans son feutré chuintement. Et que vous dire de l’accueil quasi triomphal, de la standing ovation que fit l’assistance lorsque l’homme entama lentement la plongée, un à un, lentement des boureks dans le bain d’huile ? Un empastillé à la barbe drue, aux sourcils sévères et au kamis immaculé fondit littéralement en larmes. Les hommes étaient en communion sur ce bout de trottoir autour de l’un d’eux, l’un des leurs, un homme, un mec, un vrai, drapé dans un tablier et qui cuisinait. Bon Dieu ! Mais pourquoi donc ne cuisinent-ils pas le reste de l’année ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
Le soir d'Algerie
Allez ! Va comprendre !
Qui a dit que les Algériens, les hommes, sont des machos invétérés qui répugnent à certaines tâches que l’on assigne «habituellement» aux femmes ? C’est totalement ridicule ! Les hommes de mon pays accomplissent ces tâches-là admirablement. Il suffit juste de les mettre en contexte. Tenez ! Hier, en pleine rue, à la lisière d’une place fort fréquentée de la capitale, j’ai de mes yeux vu un homme cuisiner. En public. Et sans que cela provoque scandale, sans qu’il se fasse lapider ni étriper. L’homme, affublé d’un tablier très seyant, les cheveux et les ongles coupés ras, le visage rasé de frais, mitonnait amoureusement des boureks sur la place publique. Face à lui, des badauds en nombre le regardaient tout aussi amoureusement malaxer sa viande hachée, couper menu ses oignons, ses poivrons et ses herbes et concasser ses olives. D’une main alerte, habile et presque frêle, il saisissait une feuille de dioul, la plaçait bien à plat sur son espace de travail improvisé et s’employait à l’enduire délicatement, avec poésie, d’une fine couche d’huile d’olive dont la teinte verte révélait la noblesse. Et plus l’homme enduisait la feuille de dioul d’huile, plus l’assistance, composée exclusivement d’hommes, était captivée. J’ai même vu deux ou trois frères barbus fermer les yeux de plaisir, au bord de l’extase. Sur un petit réchaud décoré de jolis motifs fleuris, notre cuistot faisait à présent chauffer à feu doux de l’huile de cuisson versé doucement, par lampées afin de ne pas saisir la poêle, de ne pas la brusquer dans son feutré chuintement. Et que vous dire de l’accueil quasi triomphal, de la standing ovation que fit l’assistance lorsque l’homme entama lentement la plongée, un à un, lentement des boureks dans le bain d’huile ? Un empastillé à la barbe drue, aux sourcils sévères et au kamis immaculé fondit littéralement en larmes. Les hommes étaient en communion sur ce bout de trottoir autour de l’un d’eux, l’un des leurs, un homme, un mec, un vrai, drapé dans un tablier et qui cuisinait. Bon Dieu ! Mais pourquoi donc ne cuisinent-ils pas le reste de l’année ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
Le soir d'Algerie
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