Le poète Said Matougui

Mes élèves.
Je me souviens encore de mes élèves
Ecoutant attentivement mes leçons.
Je revois aussi leurs doigts qui se lèvent
Chaque fois que je leur pose une question.

Je me souviens comme si cela datait d’hier
De mes élèves et même de leurs réactions.
Aujourd’hui encore, j’en suis très fier
Et, en parler est ma grande satisfaction.

Ils étaient sérieux et toujours bien sages,
Travailleurs appliqués et disciplinés.
Je garde toujours d’eux cette belle image
Comme celle de mes plus belles années.

Faibles, moyens, excellents ou forts,
Je me dévouais pour chacun d’eux.
Et, quand j’y pense aujourd’hui encore,
Leur souvenir me rend vraiment heureux.

Si, parfois, je n’ai pas été à la hauteur,
Ils ont du certainement me pardonner.
Et, si j’ai failli à mon rôle de professeur,
Ma conscience m’aura alors déjà condamné.

A présent qu’ils sont devenus adultes,
Je vois en eux les graines que j’ai semées.
Je les ai semées sur des terres parfois incultes,
Où, malgré tout, de solides pousses ont germé.

Mais le grand mérite, c’est à eux qu’il revient,
Car, avec tous les efforts consentis, ils ont su
Faire fructifier le maigre SAVOIR reçu
Pour en faire dans leur vie, le plus précieux des BIENS.
MATOUGUI TAHAR

ENIGME.
Les mots que l’on écrit
Ont parfois une autre vie,
Et ont souvent envie
De dire ce qu’on n’a pas dit.
Dans tous nos écrits,
Il y’ a toujours un non-dit.
Car nos mots dans leur paradigme,
En formant de belles phrases,
Cachent toujours une énigme
Derrière chaque belle emphase.
Alors quand on écrit,
On a toujours peur
Que ce qu’on dit
Ne plaise pas aux lecteurs.
Ne me dis pas ce que tu as lu,
Bien sûr, ça je le sais.
Mais qu’en as-tu retenu ?
Je ne saurais lire dans tes pensées.
Toi, qui viens de lire ma prose,
J’ai été bien clair, je crois .
Si tu as compris quelque chose,
Alors, dis- le moi !
Dis-moi ce que tu écris,
Je te dirai ce que tu es.
Dis-moi ce que tu dis,
Je te dirai qui tu hais.
MATOUGUI TAHAR

A MON FILS MOHAMMED EL AMINE ( Que dieu le protège et le couvre de sa bénédiction)......................... Nos enfants, notre fierté.
Toi qui avais fait la promesse et le pari
De faire de brillantes études à Paris,
On est tous impatients de fêter ton succès
Car tu portes tous nos espoirs, tu le sais !

Quatre longues années d’étude sont passées
Durant lesquelles tu n’as jamais cessé
De te donner à fond et de nous prouver
Ce que pour toi nos sentiments ont éprouvé.

Je te souhaite bien du courage, Ô mon fils !
Bientôt, tu seras au bout de tes sacrifices,
Et tu goûteras enfin aux délices du fruit
Pour lequel tu as veillé tant et tant de nuits.

Dans quelques jours, ce sera la délivrance,
Le début de bons moments de réjouissance
Où nous fêterons ensemble ta réussite
Au DOCTORAT, consécration de ton grand mérite.

Enfin ce jour vint ! Et ta promesse d’hier,
Telle, un chaud soleil printanier en plein hiver,
Illumina et réchauffa aujourd’hui nos cœurs
Dans la liesse d’un grand moment de pur BONHEUR.
MATOUGUI TAHAR

OMRA
Pour la pureté de l’âme ,
Je suis allé là-bas ,
Sur cette terre d’Islam
Embrasser la Kaâba .

Une vague de ferveur déferle
D’une mer de blancheur éclatante .
Au milieu , la Kaâba , telle une perle ,
Est majestueuse et resplendissante .

Au milieu des clameurs ,
On entend les prières des fidèles
Qui demandent ,souvent en pleurs ,
Le pardon de l’Eternel .

Pour la pureté de mon âme ,
Je suis allé là-bas ,
Sur les traces d’Abraham ,
Embrasser la Kaâba .

Terre bénie ,terre d’histoire ,
Tu es la source d’un Islam généreux
Qui a connu tant de pages de gloire
Ecrites par des hommes valeureux .

ALLAh ,seigneur des mondes et des cieux !
Protège notre Islam béni
Des mécréants et des envieux ,
Des fanatiques et des ennemis .

Pour le bienfait de mon âme ,
J’irai encore là-bas ,
Sur cette terre d’Islam
Revoir ,incha Allah ,la Kaâba .

MATOUGUI TAHAR ( Omra 2002 )

SEMONS LA BONNE PAROLE.
Qui sème le vent récoltera la tempête !
C’est une belle vérité de tous les temps.
Et pourtant, il y a des gens pas si bêtes
Qui font mine d’ignorer ce qui les attend.

Pourquoi donc vouloir s’acharner à semer
Des nuages de tristesse et des pluies de pleurs,
Alors que ceux qu’on a toujours aimés
Attendent de nous des champs de roses et de fleurs.

Si on ne sépare pas l’ivraie du bon grain,
N’espérons pas cueillir de jolis chrysanthèmes.
Le remord engendre souvent le chagrin
Quand on ne fait pas attention à ce qu’on sème.

J’ai semé un doux message dans mon poème
Qui va peut-être étonner et surprendre.
Mais les miens, mes amis et tous ceux que j’aime
N’auront aucun mal à le lire et à le comprendre.
MATOUGUI TAHAR

Chronique d’une journée d’été, autrefois, au village.
C’était une journée de Juillet, comme tous les ans.
Le soleil venait à peine de franchir l’horizon…..
6 heures !... On voit le disque d’or qui monte,
Accompagné déjà d’une chaleur suffocante.
Les magasins, les places, les rues et les ruelles
Reprennent peu à peu leur animation habituelle.
M’LILA qui vient de se réveiller de sa torpeur,
Croule déjà sous le poids de la chaleur.
Déjà AIN MALEK connait une forte affluence.
Et, dans la foule, on sent une certaine effervescence
Comme si l’eau de la fontaine allait tarir.
Les uns mouillent le visage pour se rafraîchir,
Les autres boivent plusieurs fois à pleines poignées,
Avant de repartir bien en forme et s’éloigner.
EL HENDI ! EL HENDI !crie, soudain, une voix !
Je me retourne et, sous un arbre, je vois
Des monticules de figues, comme couvertes de rosée,
Car, de temps à autre, suffisamment arrosées
D’eau fraîche de la fontaine toute proche.
Sentant mon appétit se réveiller, je m’approche
Et demande à ce jeune, qui en a bien le secret,
De m’en choisir quelques unes, bien sucrées.
Voulant me confirmer le bon choix de son flair,
Il me pèle les meilleures pour bien me satisfaire.
10HEURES !...Une virée à café SEBTI où, déjà en place,
Quelques clients sirotent un thé ou une glace.
Dans un coin, autour d’une table, quelques amis
Ont déjà commencé leur chaude partie de rami.
Je m’approche d’eux sans attirer leur attention,
Discernant sur leurs visages beaucoup de tension.
KHALI, en bien mauvaise posture, a triste mine ;
KHOUNA, le regard sévère, maugrée et fulmine
Contre le mauvais sort, la scoumoune et la malchance
De ne pas avoir cette carte qu’il attend avec impatience.
Et dire que ce misérable sept de pique
Peut lui causer une attaque ou un fatal pic !
Le jeu se poursuit. C’est une longue attente !
Les fronts sont en sueur, les mains tremblantes.
Tout à coup, HAMAD étale sur le tapis ses cartes
Que KHALI, en écarquillant les yeux, nerveusement écarte
Pour voir s’il n’y a pas une quelconque erreur.
Tout est en règle. KHALI et KHOUNA retiennent leur fureur,
Puis partent sans demander leur reste.
MIDI ! C’est le moment du déjeuner puis de la sieste.
M’LILA, comme par un coup de baguette magique
Devient comme un village du nouveau Mexique.
Tout est désert, tout est calme et tout est silencieux
Comme si la population était partie sous d’autres cieux.
16 HEURES !...Le temps se rafraichit et devient plus doux,
Surtout à MERJET BAKHA, grand lieu de rendez-vous.
La verte et fraiche MERJA est pleine de monde :
Spectateurs de tous âges et adeptes de la balle ronde.
Il est rare de voir un joueur porter une tenue.
On joue n’importe comment, même pieds nus.
C’est dans cette MERJA, aujourd’hui disparue,
Que l’ASAM puisa, à volonté, des joueurs du crû
Qu’on ne peut, dans cet espace, tous nommer
Et qui ont contribué à sa grandeur et à sa renommée.
19 HEURES ! Une grande cohue devant le cinéma AMMAR.
S’approcher pour acheter un billet relève du cauchemar !
Pourquoi ? Car il y a un nouveau film hindou : JANITOU.
On a enfin compris. Voilà qui explique tout !
BRAHI, comme d’habitude, de sa force herculéenne
Tente de mettre de l’ordre dans la longue chaine.
Finalement, on y est, dans une chaleur étouffante.
Le film n’a pas commencé et, durant l’attente,
On entend TEP crier « TASSE TROÛTE ! TASSE TROÛTE ! »
Les plus fortunés achètent et les autres y goutent.
Car, depuis toujours, chez nous c’est l’usage ;
Quoi qu’on achète, entre nous on le partage.
Quelques bruissements puis c’est le grand silence :
Voilà les premières images ; le film commence.
C’est le récit poignant et dramatique
D’un petit garçon et d’un vieillard antipathique.
C’est une trame entre l’innocent et le méchant
Qui rend le film si émouvant et si touchant
Que BAB, tout en pleurs, prend tout son élan
Et envoie ses souliers sur un visage, en plein écran
Provoquant les applaudissements des spectateurs en délire,
Des commentaires amusés et même un fou-rire.
OUF ! Il était temps que se termine ce drame
Car la salle est devenue un véritable HAMAM….

C’étaient les dernières images
D’une journée d’été, autrefois, au village.

MATOUGUI TAHAR.

HOMMAGE A TOUTES LES MAMANS.

Toi qui as souffert de longs mois en silence,
Qui m’as aimé bien avant ma naissance,
Et qui as eu pour moi les plus tendres pensées,
Avant de me prendre dans tes bras et de m’enlacer,

Toi qui as bâti patiemment mon enfance
En me guidant d’un pas sûr vers ma destinée,
Je voudrais, ici, t’exprimer toute ma reconnaissance
Pour ce que tu as fait pour moi toutes ces années.

Tu as été la vive lumière
De mes journées les plus sombres ;
Tu as été la douce chaleur
De mes nuits de Décembre.

Tu ne dormais pas du tout
Quand je n’avais plus le sommeil,
Et le matin tu étais déjà debout
Bien avant mon réveil.

Et, quand un jour je l’ai enfin prononcé,
Pour la première fois ce mot si charmant,
Tu m’as affectueusement embrassé
Pour m’exprimer le plein bonheur d’une maman.

Toi qui as veillé sur ma santé jour et nuit
Pour faire de moi ce que je suis aujourd’hui,
Je ne pourrais jamais oublier, moi ton cher fils,
Ta bonté, ton amour et ton sacrifice.

MATOUGUI TAHAR

DON QUICHOTTE DU DESERT
Regardez ce pitoyable Don Quichotte du Désert
Qui se nourrit encore de vaines illusions,
En voguant sur le sable, comme sur une mer,
A en perdre le nord et même la raison.

Tout fier, et voulant redorer son blason,
Il se voit chargeant des moulins à vent
Qu’il croit apercevoir, là-bas à l’horizon,
Où il n’y a que de la poussière, le plus souvent.

Toujours décidé, embarqué sur un nuage,
Il poursuit au bout de ses lointains rêves
Un passé chargé d’images et de mirages,
Oubliant que le temps s’enfuit et s’achève.

Abandonné par son fidèle Sancho,
Par Cervantès et par toute la légende,
Notre héroïque Don Quichotte, au sang chaud,
Semble enfin avoir bien compris son monde.

Désabusé par tant et tant de chimères,
Il reprend ses esprits et retrouve sa raison
En comprenant, à travers ses déboires amers,
Que le futur restera sa seule évasion.
MATOUGUI TAHAR

J’ECRIS…
J’écris quand ma muse, poussant un long soupir,
Cède à mes caprices et reprend sa belle lyre
Pour m’envouter d’un air mystérieux qui m’inspire
Des écrits dont les vers sont presque en délire.

J’écris quand mon cœur par tant de déceptions aigri,
Trouve bien du charme même au ciel quand il est gris
Dont l’onde, pure et généreuse, nourrit et féconde
De rêves et d’espoir les illusions de tout le monde.

J’écris quand me prend cette grande ivresse
De ces grands moments d’allégresse ou de tristesse
Où la vie, malgré nous, change souvent de couleur
Au gré de notre bonheur ou de notre douleur.

J’écris aussi quand me prend cette forte envie
De dire et de rappeler le véritable sens de la vie
A certaines âmes égarées , versatiles et solitaires
Qui n'ont pas encore compris ce qu'elles font sur terre


MATOUGUI TAHAR

AIN MALEK, FONTAINE DE MON ENFANCE !

Ô douce fontaine de mon enfance !
Où je venais souvent me rafraîchir,
Tu resteras la fontaine de jouvence
De ma mémoire et de mes souvenirs.

Ton eau si pure et si limpide
Coule encore dans mon corps
Et irrigue mon cœur aride
Qui a bien soif de toi encore.

Dans la vie qui passe et s’écoule,
Moi qui suis très loin ailleurs,
J’entends toujours ton eau qui coule
Et je ressens toute sa fraîcheur.

Ô AIN MALEK de mon enfance
Ma soif de toi est au plus haut !
Peut-être que j’aurai enfin la chance
De venir me désaltérer de ton eau.

MATOUGUI TAHAR

AMIS REELS OU VIRTUELS ?
L’homme soudain s’arrête : il se fait tard !
Levant la tête, il s’aperçoit alors que le soir
Se fond progressivement dans le brouillard
En tissant peu à peu son épais voile noir.

C’est le moment pour lui de faire un bon somme
Car « La nuit porte souvent conseil « se dit-il !
Point de sommeil ! Il pense surtout à l’Homme
Et à son visage multiple et versatile.

Il s’interroge sur des personnes qu’il connait bien,
Qu’il considérait comme des frères ou des amis,
Qui, subitement, pour des futilités ou pour un rien,
Deviennent aussi hostiles que des ennemis.

Il ne comprend pas qu’ils puissent facilement effacer,
Suite à un désaccord sur une opinion ou une idée,
Une amitié qu’il n’a, à aucun moment, cessé
De bâtir, de préserver et de consolider.

N’en pouvant plus, il se réfugie dans le sommeil
Pour y mettre à l’abri ses meilleurs rêves,
Espérant, de tout cœur, qu’à son réveil
Le cauchemar des faux amis enfin s’achève.
MATOUGUI TAHAR

ERRANCE
Là-bas, dans la plaine immense
Qu’enveloppe un lourd silence,
Un homme seul avance.
Egaré sur cette terre,
Dans ce monde de mystère,
Il recherche son chemin,
Il recherche son destin.

Là-bas, dans la plaine immense,
Las de cette éternelle errance,
Un homme seul avance.
Cet homme vient de très loin.
Il avance le pas incertain,
L’air triste et fatigué,
Sans savoir si demain
Ses jours seront sombres ou gais.

Là-bas, dans la plaine immense,
Un homme seul avance
Sifflant un air mélancolique,
Sans savoir si la chance
L’attendra au prochain tournant.
Il s’en va le cœur plein d’espérances,
Oubliant les souffrances
De tous ses tourments.
MATOUGUI TAHAR (23- 4 -1975 )

SOUVENIRS
Il m’arrive certains soirs
De penser sans cesse,
Dans ma chambre, dans le noir,
A mes années de jeunesse.
C’est alors que mes pensées
S’envolent et s’évadent
Dans une quête insensée
De souvenirs encore en rade.
Je revois mes compagnons disparus,
Mes amis, mes camarades,
Nos jeux bruyants dans les rues,
Nos voyages, nos promenades .
Je revois mes amis scouts,
Nos sorties à la campagne,
Nos randonnées à travers les routes,
Nos campements à la montagne.
La MERDJA, cet îlot de verdure
Où sont gravées tant d’images !
Evoquer tout cela s’avère bien dur.
Je ne pourrais en dire davantage.
Aujourd’hui, tout cela est bien loin !
Ce passé ne pourra nous revenir.
Mais, moi, je voudrais au moins
En garder quelques souvenirs.
Je les garderai dans ma mémoire
Et rien ne m’empêchera de repenser,
Dans ma chambre, dans le noir,
A ces doux moments du passé.
MATOUGUI TAHAR (septembre 2009 )

LA KAABA
Dans sa robe noire aux éclats de diamant,
Elle fascine et attire tel un aimant
Des êtres, en longue procession de fidèles,
Qui priaient avec ferveur autour d’Elle.

Ces pèlerins, comme embarqués sur l’Arche,
Perpétuent avec piété le rite du Patriarche
Qui érigea, obéissant à sa divine mission,
Ce Lieu saint en signe de sa pleine soumission.

Dans l’union de leur foi et dans leurs prières,
Ces Hommes si différents mais unis comme des frères,
Levaient en symbiose leurs mains vers le ciel,
Implorant la miséricorde de l’Eternel.

Au septième tour, dans une ambiance de fête,
Les pèlerins, suivant la tradition du Prophète(QLSSSL),
Se pressent, dans cette  blanche et sainte arène,
D’aller toucher la Pierre noire au parfum de l’Eden.

Enfin, de cette eau miraculeuse ils se désaltèrent
Se souvenant comment de cette aride Terre
Le miracle d’ALLAH fit un jour de ce Lieu
Un pays béni par les Hommes et par DIEU.
MATOUGUI TAHAR (OMRA 2014)

L’horloge de la vie
Une main te secoue l’épaule
Et tu sors de ton sommeil.
C’est le moment d’aller à l’école :
Il faut donc que tu te réveilles.

La trompette sonne de bonne heure
Dans le campement des scouts.
C’est le moment de la levée des couleurs
Avant de reprendre la route.

Le cri strident d’une sirène retentit
Perçant le silence du dortoir.
Il faut vite faire son lit
Avant de rejoindre le réfectoire.

Le réveil vient de résonner.
Vite le costume et la cravate !
C’est ainsi presque toutes les journées,
Il faut rejoindre le bureau en toute hâte.

El Adhan déchire la nuit :
La prière du Sobh s’annonce.
Vite les ablutions, on s’essuie
Et on va à la mosquée en silence.

Puis un jour l’horloge du temps
Ne sonnera plus le réveil
Pour signifier que c’est le moment
De dormir du dernier sommeil.

MATOUGUI TAHAR

Une sortie des scouts à Fezguia
Ils avancent au milieu des champs de coquelicots
Très joyeux, en chantant des airs patriotiques.
Le Guerrioun et le Fortas reprennent en écho
Leurs chants, y ajoutant une note romantique.

Les sacs sur le dos, les fanions flottant au vent,
Ils marchent en file, d’un pas sûr et cadencé.
Le Raïs et le Caïd leur indiquent souvent
La direction vers laquelle il faut avancer.

El Fezguia, en émoi, est dans leur attente,
Leur réservant un très joli coin de verdure
Où bientôt ils disposeront en ordre leurs tentes
Dans un harmonieux respect de la nature.

Dans les arbres les oiseaux ne cessent de guetter
Ces amis de la nature qu’ils ont hâte de revoir.
Leurs gazouillis ajoutent une note de gaieté
Au concert de chants qui dure jusqu’au soir.

Aussitôt arrivés, leur campement prend forme.
Chaque scout s’attelle à une tâche déterminée,
Respectant l’orientation, veillant aux normes
Afin que, dans les délais, tout soit terminé.

L’eau est puisée, les fagots de bois s’amoncèlent.
Le déjeuner est servi dans la bonne humeur.
Pendant qu’un groupe s’en va laver la vaisselle,
Les autres savourent un petit somme réparateur.

La soirée se termine autour d’un feu de bois
Où diverses chansons créent une belle ambiance.
Guerrioun résonne longtemps de ces belles voix
Avant que Fezguia ne replonge dans le silence.

MATOUGUI TAHAR

LE VENT DE L’HISTOIRE
Le vent de l’Histoire
Souffle en hurlant
Pour crier tout son désespoir
Aux morts et aux vivants.

Il souffle sur la plaine
Hurlant toute sa rage
Au cavalier tenant les rênes
D’un frêle attelage,
Qui ne veut pas comprendre,
Dans son fol entêtement,
Que le feu engendre la cendre
Qu’emportera alors le vent.

Le vent de l’Histoire
Soufflera encore
Pour ôter tout espoir
A ceux qui ont tort.

Il souffle sur les mers,
Par gros temps d’orage,
Pour tendre une coupe amère
A ce capitaine d’équipage,
Trop téméraire ou imprudent,
Qui a quitté le paisible rivage
Pour défier la force du vent
A la poursuite d'un mirage.

Le vent de l’Histoire
Soufflera toutes les saisons
Pour rafraîchir la mémoire
A ceux qui n’ont plus de raison.

Le vent de l’Histoire
Soufflera sûrement
A celui qui a  fait son devoir
Et qui a  terminé sa mission :
De toujours  savoir
Partir à temps.
Sinon un soir l’Histoire
Lui dira  : Va-t-en ! »
MATOUGUI TAHAR

. PRIÈRE.
Je prie pour ce bateau à la dérive
Qui semble abandonné à son sort.
Je prie pour que rien ne lui arrive
Et qu’il regagne sain et sauf son port.

Je prie pour que ceux qui ont tort
Reviennent très vite à la raison.
Car, ce bateau, on est tous à son bord
Et notre avenir est dans la même maison.

Je prie pour que ceux de l’autre rive
Comprennent enfin ceux de l’autre bord.
Et qu’en unissant toutes leurs forces vives,
Ils ramèneront le bateau à bon port.

Plus de cinquante ans après l’indépendance,
Ce navire est toujours au creux de la tempête.
Il est temps de le sortir de cette turbulence
Pour laisser le peuple savourer une autre fête.

MATOUGUI TAHAR

REGRETS.
Pris dans le tourbillon de la vie,
Il n’a pas vu le temps s’enfuir,
Emportant ses rêves et ses envies.
Et, quand il décide de se ressaisir,
Il se retrouve, errant presque sans but,
Sur une route plongée dans le noir,
Et les obstacles sur lesquels il bute
Grandissent encore son désespoir.
Il est dans la tourmente
Comme un bateau livré aux flots
Et qui vit dans l’attente
D’être enseveli sous l’eau.
Il crie à haute voix,
Il crie sur tous les toits
Comme un homme qui se noie.
Il implore du secours.
Et peut-être qu’un jour,
Dans un grand élan d’amour,
Quelqu’un lui tendra la main
Pour lui montrer le droit chemin.
MATOUGUI TAHAR

SONATRICH
Quand la terre aura tremblé,
Quand les édifices auront vacillé
Quand les pneus auront brulé,
Quand la foule aura hurlé,
Quand la confiance aura été ébranlée,
Quand les mensonges se seront écroulés,
Quand les langues se seront déliées,
Alors les scandales seront révélés,
Leurs auteurs seront dévoilés,
Les responsables seront humiliés,
Les gouvernants seront affolés
Et ne pourront plus parler
Que d’une voix étranglée.
Quand les masques auront été ôtés et jetés,
Quand toute la vérité aura éclaté,
Quand les voleurs auront été arrêtés,
Quand les corrompus auront été menottés,
Quand les mafieux auront été ligotés,
Quand les malfaiteurs auront été châtiés
Par des hommes d’une grande probité,
Alors l’ALGERIE retrouvera enfin la stabilité,
Le peuple retrouvera la sérénité,
Les consciences retrouveront la tranquillité
Et ceux qui se sont sacrifiés pour notre LIBERTE
Dormiront, enfin en PAIX .
MATOUGUI TAHAR (26-2-2013)

EN CE TEMPS-LA …
En ce temps-là , le monde était en ébullition .
Partout , il y avait des révolutions .
Et l’image du CHE légendaire
Flottait sur toutes les bannières .

Même PARIS avait perdu son calme .
MAI fleurissait les barricades .
Le VIET NAM brûlait sous le napalm .
Mais MAO n’oubliait pas ses CAMARADES .

En ce temps-là ,on chantait le ROCK
Et on portait des chemises à fleurs .
Le monde était divisé en deux BLOCS
Et le TIERS-MONDE résonnait de clameurs.

L’Amérique craignait les missiles russes .
Cuba vivait sous le BLOCUS .
MANDELA résistait de sa prison .
L’APARTHEID avait perdu la raison .

En ce temps-là ,SEPTEMBRE était noir .
Les avions changeaient de direction .
Les FIDAYINE ,par désespoir ,
N’avaient pas d’autres solutions .

La bande à BAADER semait la terreur .
Les BRIGADES étaient rouges de sang .
Le colonialisme vivait ses dernières heures
Et le TIGRE EN PAPIER comprenait la leçon .

En ce temps-là ,la MECQUE des révolutionnaires
Abritait tous les mouvements de libération :
De l’Afrique du Sud ,à l’Angola au CAP Vert .
Il était une fois LES REVOLUTIONS !

MATOUGUI TAHAR

LE PRINTEMPS EST ARRIVE.
Les rideaux sombres se lèvent, comme au théâtre,
Découvrant une aube flamboyante comme un âtre
Qui inonde soudain le paysage d’une lumière intense
Révélant à nos yeux sa splendeur et sa magnificence.

La rose couverte de rosée comme autant de larmes
Pleure et découvre peu à peu tous ses charmes
Lorsque ses pétales ouvrent leurs larges paupières
Pour cueillir la douce caresse de cette vive lumière.

L’auguste Peintre qu’on ne voit pas mais qu’on devine,
De la puissance de sa volonté et de sa palette divine,
Ajoute au paysage, aux papillons et aux fleurs
Le miracle des formes et la féerie de ses couleurs.

On reste rêveur devant ce tableau touchant,
De montagnes, de forêts et de jolis champs
Où tout s’éveille, tout se meut et tout s’agite
Comblant nos cœurs qui de bonheur palpitent.

Emus devant le spectacle de ces merveilles,
Je ferme les yeux et je tends délicatement mes oreilles
Vers les buissons, les arbres, les branches et les nids
D’où me parvient une agréable symphonie.

MATOUGUI TAHAR.

Le ruisseau de la vie.
Le ruisseau de la vie coule
Emportant au loin notre jeunesse.
Nos années et nos mois s’écoulent
Comme un torrent plein d’ivresse.

Ses eaux calmes ou tumultueuses
Rythment toute notre existence
Avec des journées tristes ou heureuses
Qui se succèdent à une folle cadence.

Le ruisseau poursuit son voyage
S’éloignant de plus en plus de sa source,
Perdant au détour de certains virages
De plus en plus de ses ressources.

Puis viennent les fatidiques jours
Où il n’arrive plus à quitter son lit,
Epuisé et asséché par ce long parcours
Qui l’a tellement affaibli.

Alors il retourne de nouveau à la terre
D’où il a surgi miraculeusement un jour
Comme un être qui meurt et qu’on enterre
Pour un ultime voyage sans retour.

MATOUGUI TAHAR.

PROMESSES D’AVRIL.
Pour l’amour de ce KOURSI si fragile,
Les membres de la MAFIA locale
N’hésitent pas à mettre en péril
Les fondements de l’unité nationale.

Par la faute d’un choix vraiment débile
Contraire à la logique et à la raison,
Le spectre de la guerre civile
Semble se profiler à l’horizon.

Par la faute de propos indélébiles
Qui ont attisé le feu de la FITNA,
L’Algérie devenue comme la SICILE,
Risque de voir se réveiller son ETNA.

Par le miracle du dix sept AVRIL
Que réaliseront ensemble tous les Algériens,
L’urne, le bon bulletin et un vote utile
Nous débarrasseront de tous les acariens.

Alors dans le bonheur d’une nouvelle idylle
Qui fera retrouver au pays toute sa stabilité,
Le peuple algérien vivra bien tranquille
Dans la paix, la justice et la prospérité.

MATOUGUI TAHAR

CONFESSIONS.
Quand l’Homme, à mes complaintes, demeure sourd,
Je reviens à vous ALLAH, portant le fardeau lourd
D’un cœur tissé de bonté et plein de remords
Car Vous seul saurez m’absoudre de tous mes torts.
Rien ne Vous échappe, pas même le dernier soupir
Que l’être agonisant pousse avant qu’il n’expire.
Comment vous cacher tout ce qui me torture
Moi qui ne suis qu’une de vos faibles créatures ?
Dans ma destinée d’être mortel et humain,
J’ai souvent emprunté de mauvais chemins,
Suite à des moments d’égarement ou de doute,
Sans aller trop loin ni faire fausse route.
J’ai eu tant et tant de choses à me reprocher
Sans verser dans l’erreur fatale ou le péché.
Je n’ai été qu’un humain comme les autres,
Ni bon samaritain ni mauvais apôtre,
Avec ses défauts et quelques qualités,
Sans céder à la tentation de la fatalité
Qui m’a effleuré l’esprit à des moments de faiblesse
Que chaque fois j’ai pu éviter de justesse.
Je reviens à Vous donc, implorant votre indulgence,
Espérant que de votre grâce et de votre clémence
S’élèvera en moi la clarté de Votre sainte flamme
Qui m’éclairera et le corps et le cœur et mon âme.

MATOUGUI TAHAR